Prof Catia Marzolini, Universitätsspital Basel

Les inhibiteurs de la protéase boostés avec le ritonavir ou le cobicistat ainsi que l’elvitégravir boosté avec le cobicistat inhibent le métabolisme de plusieurs médicaments ce qui entraine une augmentation leurs concentrations et du risque d’effets indésirables. La signification clinique (sévérité) des interactions médicamenteuses n’est pas la même pour tous les médicaments. Les interactions médicamenteuses problématiques sont codées en rouge dans la base de données de Liverpool. 

Deux études1, 2 de cohorte européennes ont montré que les interactions médicamenteuses problématiques peuvent survenir et impliquent souvent: médicaments antirétroviraux boostés + corticostéroïdes. Cette association de médicaments peut causer un syndrome de Cushing. Etant donné que les corticostéroïdes sont souvent administrés par voie non orale (cutanée, nasale, occulaire, intra-articulaire,…) et par différents spécialistes comme des dermatologues, rhumatologues, pneumologues, ce risque d’interaction médicamenteuse tend à être sous-estimé ou n’est pas identifié.

Nous avons préparé une carte d’information sur le risque d’interactions médicamenteuses avec les corticostéroïdes. L’information est présentée dans un format carte de crédit et de manière neutre sans mention de VIH. Les patients qui reçoivent une thérapie boostée reçoivent la carte de leur médecin. Nous vous recommandons d’avoir cette carte à portée de main et de la montrer chaque fois qu’on vous prescrit un nouveau médicament. Montrez-la au personnel soignant afin de prévenir cette interaction médicamenteuse.

 

1 Lopez-Centeno B et al. Polypharmacy and drug-drug interactions in HIV infected subjects in the region of Madrid:
   a population based study. HIV Glasgow Conference, 2018.

2 Demessine L et al. Risk and cost associated with drug-drug interactions among aging HIV patients receiving
   combined antiretroviral therapy in France. Open Forum Infect Dis, 2019