«Ne regrette rien», tel est le titre de la campagne LOVE LIFE tout récemment lancée par l’Office fédéral de la santé publique. Le message véhiculé: ceux et celles qui se protègent n’ont donc rien à regretter. Or pour les personnes séropositives, ce message est difficile à entendre.

Les campagnes LOVE LIFE – anciennement campagnes STOP SIDA – se faisaient toujours un point d’honneur d’intégrer les personnes atteintes du VIH et de ne pas brandir des arguments moralisateurs. Lors des premières campagnes STOP SIDA, l’on avait d’ailleurs explicitement mis en avant la solidarité envers les personnes séropositives. Apparemment, il n’en est plus rien aujourd’hui.

Dans la campagne actuelle, tout est axé sur un manifeste. Il s’agit notamment d’adhérer au slogan «Je ne regrette rien. J’y veille.» Si l’on retourne cette déclaration, cela signifie que les personnes séropositives doivent le regretter toute leur vie.

Ainsi les principes appliqués jusqu’à présent dans la prévention du VIH consistant à éviter les termes sciemment chargés de morale tels que la culpabilité, le regret sont jetés par-dessus bord.

Nous protestons contre cela! Nous attendons de l’Office fédéral de la santé publique que la campagne soit reconsidérée, que dans notre pays les personnes touchées soient prises en considération et que leurs voix soient prises au sérieux. Car c’est bien connu: discriminer les personnes séropositives est un piètre service rendu à la prévention du VIH.

Conseil Positif Suisse