Le Conseil Positif Suisse demande la fin des jeux cyniques sur le dos des patients

Zurich, le 2 février 2015. Deux nouveaux traitements guérissant l’hépatite C figurent depuis hier sur la liste des spécialités. Comme auparavant avec la molécule Sovaldi, l’OFSP impose une limitation d’usage qui restreint l’accès aux patients déjà gravement malades. La conséquence: un grand nombre de patients se voient privés de la possibilité de guérir.

Les combinaisons Harvoni (Gilead) et Viekirax & Exviera (Abbvie) ont depuis hier été accepté dans la liste des spécialités (LS). Les conditions de remboursement par les assurances maladie sont ainsi fixées. Pour pas mal de patients, cela semblerait être la fin d’une longue attente, car les nouvelles molécules signifient la fin des thérapies lourdes à l’interféron, un raccourcissement de la durée de traitement en augmentant significativement les chances de guérison. Mais comme auparavant avec Sovaldi, l’Office fédéral de la santé publique limite l’accès à ces molécules: uniquement les patients dans un stade de maladie avancée vont profiter des nouvelles substances. Cette situation inacceptable est la conséquence des prix exigés par l’industrie et l’absence d’une stratégie nationale contre l’hépatite C.

Depuis la mise sur le marché de Sovaldi, nous constatons que certaines assurances maladie interprètent les limitations de manière très restrictive. L’OFSP met la barrière très haute : Sovaldi ne peut pas être remboursé en combinaison avec de médicaments qui ne sont pas encore homologués, même si ces substances sont mises à disposition par les fabricants dans des programmes d’accès accélérés. Cette attitude est scandaleuse et va directement à l’encontre des intérêts des patients. Les programmes d’accès accélérés sont un acquis afin de sauver des vies en danger. Cette nouvelle décision des autorités va pendant longtemps empêcher toute amélioration de la situation. L’industrie, les autorités publiques et les assurances maladie jouent un jeu cynique sur le dos des patients.

Nous demandons la fin de cette politique et nous exigeons que tous les acteurs fassent passer le bien-être des patients avant leurs propres intérêts et qu’ils se mettent autour d’une table afin de renégocier les conditions d’accès à ces thérapies. L’industrie doit baisser ses prix et les autorités doivent éliminer les limitations d’accès. Nous demandons aussi qu’entretemps les assurances maladie, traitent les demandes de remboursement avec plus de générosité.

Guérir les patients affectés par une hépatite C chronique doit être dans l’intérêt de la santé publique. Une guérison évite des manifestations graves telles que les cirrhoses ou les cancers du foie, ainsi que des greffes de foie coûteuses et difficiles. Et elle empêche aussi les risques de transmettre cette maladie infectieuse. Aujourd’hui la Suisse aurait la chance unique d’éliminer cette épidémie silencieuse par une stratégie intelligente. C’est donc le moment de prendre le taureau par les cornes!

Le Conseil Positif documente des cas exemplaires sur son site web :
www.positivrat.ch

Contact: Bettina Maeschli, présidente Conseil Positif, 076 412 33 35, bettina.maeschli@positivrat.ch.