Etude EHVA T02 au CHUV à Lausanne

Le projet EHVA vise à contribuer au développement de vaccins prophylactiques et thérapeutiques sûrs et efficaces pour lutter contre le VIH/sida. Malgré les énormes progrès réalisés dans la prévention et le traitement du VIH et du sida, la réponse mondiale ne peut suivre le rythme de la propagation du VIH: 36,9 millions de personnes dans le monde vivent avec le VIH et il y a environ 6’000 nouvelles infections au VIH chaque jour. Les vaccins contre le VIH seront essentiels pour contenir les nouvelles infections, assurer une réponse durable au VIH/sida, sauver la vie de millions de personnes et, en fin de compte, contribuer à mettre fin à l’épidémie.

La réplication du virus VIH peut être supprimée si efficacement avec des médicaments aujourd’hui qu’après un court laps de temps, plus aucun virus ne peut être détecté dans le sang. Cependant, après chaque interruption prolongée de la prise de médicaments, le virus se multiplie à nouveau. Les réservoirs de virus responsables de cette situation seraient situés entre autre dans l’intestin, qui abrite la plus grande collection de cellules de défense du corps humain, dont de nombreuses cellules CD4 que le virus VIH infecte.

Une étude a montré qu’un anticorps d’intégrine, qui bloque l’accès des cellules inflammatoires à la muqueuse intestinale, empêche des macaques infectés par le VIS de rechuter après l’arrêt des médicaments antirétroviraux. Les résultats publiés dans Science (2016 ; 354 : 197-202) ont conduit à un nouvel essai clinique utilisant l’anticorps intégrine Vedolizumab, qui est approuvé pour le traitement des maladies inflammatoires de l’intestin.

Ce que nous attendons du projet
L’un des principaux objectifs du projet est le développement de nouvelles approches qui permettent au système immunitaire de contrôler et d’éliminer le VIH. Les chercheurs sont convaincus que la vaccination thérapeutique joue un rôle dans ce processus. Une autre approche possible est l’utilisation d’anticorps monoclonaux comme immunothérapie, un traitement qui renforce le système immunitaire. Cette étude évaluera les éléments suivants:

  • L’impact d’un vaccin sur la charge virale,
  • L’influence de l’immunothérapie (anticorps monoclonal) sur la charge virale,
  • L’influence de la combinaison du vaccin et de l’immunothérapie sur la charge virale.

Afin d’évaluer les effets de ces stratégies sur la charge virale, il est demandé aux participants d’interrompre leur traitement antirétroviral pendant 24 semaines au maximum. On sait que les personnes ayant une bonne réponse immunitaire au VIH ont une charge virale plus faible. La vaccination peut conduire au développement de nouvelles réponses immunitaires et/ou stimuler les réponses existantes. L’immunothérapie par anticorps monoclonaux modifie également la réponse immunitaire. Les chercheurs s’intéressent à la question de savoir si les produits actifs aident le système immunitaire à contrôler la charge virale et quelles sont les réponses immunitaires les plus étroitement liées au contrôle de la charge virale.

Participation possible en Suisse
Le projet EHVA T02/ANRS VRI07 est une étude internationale de phase II en double aveugle dans laquelle deux bras expérimentaux sont comparés au contrôle placebo chez des participants séropositifs au VIH-1 afin de déterminer si l’un des deux a une influence cliniquement pertinente sur la réplication virale. L’essai doit être interrompu et le traitement précédent doit être repris si la charge virale dépasse 100’000 copies/ml (le EATG recommande d’interrompre l’essai à plus de 50’000 copies/ml et de ne pas poursuivre l’essai sans traitement pendant plus de 12 semaines si la charge virale est détectable), ou si les niveaux de CD4 tombent en dessous de 350/mm3, ou s’il existe des signes objectifs de maladie ou de grossesse. Selon la description de l’étude du CHUV, jusqu’à 69 sujets peuvent y participer, dont environ 20 en Suisse.

Les principales conditions de participation sont (critères d’inclusion):

  • Infecté par le VIH-1
  • 18 à 65 ans
  • Poids supérieur à 50 kg
  • Sous cART depuis au moins une année, début de la thérapie (cART) après 2009
  • Charge virale inférieure à 50 copies/ml
  • Cellules CD4 de plus de 300 cellules/mm³ (nadir) ou de plus de 500 cellules/mm3 pour le dépistage
  • La volonté d’interrompre le cART pour une durée maximale de 24 semaines et de modifier le régime cART si nécessaire.

Intéressé(e)? Contacte le CHUV à Lausanne

Division de l’immunologie et des allergies: Téléphone 021 314 11 60

 

Hansruedi Voelkle / Février 2020

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