Kusejko K et al, Clin Infect Dis. 2019, Sep 3

Les déficits neurocognitifs (troubles de la mémoire, déficit d’attention, problème de prise de décision) sont fréquents chez les personnes infectées par le VIH. A l’aide de tests neuropsychologiques, des études antérieures ont montré qu’environ la moitié des séropositifs souffraient de déficits neurocognitifs. Cette étude a analysé combien de patients de l’Etude suisse de cohorte VIH (SHCS) avaient de tels déficits et quels étaient les facteurs favorisant leur apparition. Les résultats de l’étude sont réjouissants: dans la SHCS les déficits neurocognitifs ont diminué avec le temps. Néanmoins, il persiste un groupe de patients avec ces déficits. Vous lirez ci-dessous quelles personnes sont concernées.

Dans la SHCS nous testons l’apparition de déficits neurocognitifs tous les six mois. Nous demandons aux patients de répondre à trois questions dans chacun des domaines suivant: troubles de mémoire, déficits d’attention et problèmes de prise de décision. Pour cette étude, 79’683 questionnaires de 11’029 patients ont été analysées pour une période de 2.5 années (5 questionnaires) de 2013 à 2017. Dans un premier temps et à l’aide de testes statistiques, les chercheurs ont formé des groupes avec une évolution des déficits neurocognitifs semblables et ont comparé les groupes.

Voici les résultats de l’étude: Le pourcentage des patients qui a reporté des déficits neurocognitifs pendant la période d’observation (2013 à 2017) a nettement diminué de 19.6 à 10.7%. Le groupe de patient·e·s avec de nombreux déficits neurocognitifs a, comparé au groupe avec peu de déficits, plus souvent souffert dans le passé de maladies du système nerveux central révélatrices du SIDA, de dépressions et a eu une moins bonne observance thérapeutique.

En résumé, cette étude montre de manière impressionnante que les déficits neurocognitifs chez les patients de la SHCS ont diminué pendant ces dernières années. Cela est très probablement dû aux thérapies anti-VIH hautement efficaces et au début précoce d’une thérapie anti-VIH. Cependant, cette étude montre aussi que les patient·e·s qui ont dans le passé souffert de maladies du système nerveux central sont plus souvent atteints de déficits neurocognitifs même si la maladie est apparue il y a de nombreuses années et que les patients sont sous traitement efficace. En plus, cette étude montre qu’il faudrait minutieusement tester les déficits neurocognitifs des patients avec une mauvaise observance thérapeutique ou qui souffrent de dépression.



Commentaire Conseil Positif

David Haerry

Ce que la cohorte démontre ici est encourageant. Les craintes généralisées d’un vieillissement particulièrement difficile et prématuré, notamment répandues aux Etats-Unis, ne semblent pas se confirmer. L’observation particulière des patients âgés sera poursuivie; l’étude suisse de cohorte VIH y fait œuvre de pionnier.