COVID-19: Un risque accru pour les personnes séropositives quand même?

Jusqu’à présent, rien n’indique que les personnes séropositives sont particulièrement exposées au risque de contracter le SRAS-CoV2 – voir également la position actuelle de l’association professionnelle européenne EACS. Une toute nouvelle étude réalisée en Afrique du Sud, jugée très crédible, donne une image différente. Les chercheurs montrent que les personnes séropositives, qu’elles soient traitées ou non, ont un risque plus élevé de mourir du COVID-19. Voici les facteurs de risque mesurés dans l’étude:

  • Diabète non contrôlé: risque de décès x 8,99
  • Diabète contrôlé: risque x 4,65
  • VIH: x 2,75
  • Tuberculose active: x 2,6
  • VIH contrôlé par l’âge et le sexe: x 2,3
  • Maladie rénale chronique: x 2,0
  • Hypertension artérielle: x 1,46
  • Tuberculose guérie: x 1,41

Mise en garde importante: l’étude portait exclusivement sur les décès (ou lors de suites très graves du COVID-19, ce qui correspond en pratique à un décès), mais pas sur les maladies en général. L’étude ne montre pas non plus si les personnes séropositives sont plus susceptibles d’être infectées par le SRAS-CoV2, et si oui, pourquoi. L’étude n’a pas non plus abordé les éventuels facteurs socio-économiques ou structurels qui pourraient rendre les personnes séropositives plus vulnérables.

Conclusion: il s’agit ici de la première étude à montrer que le VIH est un facteur qui, indépendamment d’autres facteurs, augmente le risque de décès par COVID-19. Il est toutefois possible que le résultat soit associé à des désavantages structurels pour les personnes atteintes du VIH et qu’il soit donc spécifiquement valable pour le contexte sud-africain.

Référence: www.bhekisisa.org

 

David Haerry / Juin 2020

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