Hachfeld A et al, HIV Medicine 2019

 

Fréquemment, les infections par le VIH chez les patients d’Afrique subsaharienne sont diagnostiquées à un stade avancé. Une infection diagnostiquée tardivement se définie par un nombre de cellules CD4 bas et/ou des maladies typiques révélatrices du SIDA.

Les auteurs de cette étude ont analysé les raisons de cette constatation dans l’Etude l’Étude suisse de cohorte VIH. Ils ont également étudié dans combien de pourcent des cas l’infection par le VIH était diagnostiqué tardivement chez les patients d’Afrique subsaharienne et ceux d’Europe de l’Ouest. Lors d’interviews personnels, les patients ont été questionnés sur leurs possibilités d’accès aux tests VIH. Ils ont également été interrogés sur les raisons possibles expliquant pourquoi ils ont effectué un test VIH tardivement.

L’infection par le VIH a été constatée tard chez 64.6% (126/195) des patients d’Afrique subsaharienne et chez 45.8% (435/950) des patients d’Europe de l’Ouest. En Europe de l’Ouest, les femmes étaient diagnostiquées plus tard que les hommes. En Afrique subsaharienne il n’y avait pas de différence temporelle pour le diagnostic du VIH entre hommes et femmes. 9.1% des patientes d’Afrique subsaharienne avec un diagnostic tardif ont été diagnostiquées lors d’une grossesse, alors que 0% des patientes en Europe de l’Ouest furent diagnostiquées pendant la grossesse. Les diagnostiques tardifs étaient plus fréquemment établis par un médecin généraliste en Europe de l’Ouest (44.6%) qu’en Afrique subsaharienne (25.0%). Un niveau de formation bas n’avait pas d’influence sur le diagnostic VIH tardif. Un plus grand nombre de patients d’Afrique subsaharienne que d’Europe de l’Ouest ignoraient l’existence des tests VIH anonymes. La peur de la réaction des membres de la famille à un test positif était mentionnée par 39.3% des patients d’Afrique subsaharienne mais seulement par 21.7% des patients d’Europe de l’Ouest comme raison pour un test tardif.

26.1% des patients d’Afrique subsaharienne craignaient d’être expulser de la Suisse.

En résumé, l’étude montre que la plupart des infections par le VIH chez les patients d’Afrique subsaharienne sont diagnostiquées tard, indépendamment du sexe et du niveau de formation. Un accès limité aux tests VIH, un manque de connaissances sur les tests VIH et la peur d’un résultat positif sont les raisons principales des diagnostiques tardifs chez les patients d’Afrique subsaharienne.



Commentaire Conseil Positif

David Haerry

Le manque de connaissances et des craintes font que les migrants subsahariens sont diagnostiqués trop tard en Suisse. Nous sommes conscients qu’un engagement efficace auprès de ce groupe vulnérable exige beaucoup d’imagination, de soin et de prudence. Par conséquent, nous luttons depuis des années et il y a un manque de bons programmes à long terme qui sont efficaces au-delà du soutien personnel dans les groupes touchés. Nous espérons que le nouveau programme national fixera des priorités à cet égard.